La série “Partez à la découverte de l’Equateur avec nos volontaires” continue avec cet épisode consacré à Cuenca. Les volontaires qui soutiennent Ahuana sur place participent au développement de projets en accompagnant les femmes et s’imprègnent de la culture locale. Ils en profitent évidemment pour voyager dans tout le pays et bénéficient des conseils de leurs prédécesseurs. Ils ont donc décidé, en faisant le récit de leurs aventures en Equateur, de partager leur expérience pour vous donner des idées !
Nous suivons aujourd’hui Sarah et Margot : Dirección Cuenca!
Un Week-end à Cuenca
Un week-end de libre et une envie de découvrir un peu plus l’Equateur : voilà comment nous nous sommes retrouvées dans un bus en ce samedi matin, 08h, direction Cuenca !
Insouciance et péripéties
Croyant d’abord que ce serait l’affaire d’une heure et demie tout au plus, nous prévoyons déjà nos visites de la journée au cœur de cette belle cité coloniale : le centre historique, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, la Plaza de San Sebastián et son église, la Plaza de San Francisco… et son église, les marchés – aux fleurs, alimentaires ou artisanaux, selon les priorités -, le Parque Calderón, la Catedral de la Inmaculada Concepción, les musées retraçant l’Histoire des différentes cultures qui se sont succédées (à savoir les Cañaris, les Incas puis les Espagnols) et les ruines de Todos Santos qui en attestent, … bref, il y a tellement à faire !
Ce n’est qu’au bout de deux heures de bus, quand l’assistant du chauffeur s’apprête à lancer un film, que nous nous interrogeons quant à la réelle durée du trajet ; il s’avère que ce sont bien 6h30 qu’il nous faudra pour rejoindre la ville du panama (le célèbre chapeau, et non pas le pays d’Amérique Centrale pour les férus de géographie, mais on aura le temps d’y revenir).
Sans pour autant entacher notre enthousiasme, cet imprévu nous permet de profiter du suspense et des effets spéciaux de Voyage au centre de la Terre 2 : L’île mystérieuse.
Néanmoins pas mécontentes d’arriver, c’est en milieu d’après-midi que nous découvrons Cuenca sous un soleil plutôt timide. Les musées et églises étant fermés, nous partons à la recherche de notre auberge de jeunesse pour poser nos sacs à dos. Scrutant toutes les devantures en quête du fameux « El Cafecito », étant redirigées tantôt deux cuadras (pâté de maison) à droite, tantôt deux cuadras à gauche, nous apprenons, après avoir arpenté la ville en long, en large et en travers, que l’auberge a changé d’endroit.
N.B. : l’auberge de jeunesse « El Cafecito » se situe maintenant au croisement Mariano Cueva 11-28 y Mariscal Lamar (et propose une nuit en dortoir pour 10$).
Le légendaire colibri
Mangerbouger.com
Accueillies par un volontaire français, pour un dépaysement toujours plus total, nous apprécions le beau panorama qui se donne à voir depuis la terrasse sur le toit, et nous nous délectons d’un cocktail maison à base de cannelle dans un hamac.
L’auberge n’échappe pas au calme de fin de saison, et nous décidons de sortir pour profiter de l’ambiance nocturne de Cuenca. Après un poulet tikka masala accompagné d’un jus de mangue savoureux au Namaste India, nous continuons de parcourir la Calle Larga, qui offre un concentré de bars, restaurants et autres points de rendez-vous conviviaux. Difficile de passer à côté de la boîte de nuit Nidia sans s’en rendre compte, surtout grâce à sa file d’attente qui prend possession du trottoir, pour ensuite accéder à trois salles proposant trois ambiances différentes, mais avec une énergie équatorienne endiablée commune aux trois quand il s’agit de danser.
Vue sur Cuenca depuis la terrasse de l’auberge
Parenthèse inattendue
Reportant la grasse matinée du dimanche à plus tard, nous repartons en bus, pour un trajet beaucoup plus court cette fois car il s’agit de se rendre au Parc National Cajas, situé à 30 kilomètres à l’ouest de Cuenca. Accompagnées d’une pluie fine et de son lit de brume, nous partons k-way sur le dos, prêtes à en découdre avec ces 2 854 km² de lande.
Petit point d’information : l’entrée au parc (08h-16h30) est gratuite, il suffit simplement de s’inscrire au registre. Les différents parcours sont renseignés à l’accueil et peuvent être effectués sans guide, à condition, par expérience, d’être vigilant aux repères…
Paysage brumeux, randonneurs heureux !
Après l’écoute attentive des conseils d’un guide, qui, pour des raisons météorologiques évidentes, nous déconseille certaines routes, et après concertation entre nous, qui, pour des raisons techniques (et physiques ?) évidentes, renonçons à des périples de plusieurs jours, nous optons pour la route n°1, qui propose un circuit entre 3807 et 3955 mètres d’altitude mêlant lagunes et forêts.
La randonnée, accessible malgré quelques petites montées plus ardues, se fait dans un décor surréaliste. Se dégagent alors des lagunes au détour de crêtes qui se perdent dans la brume, avant d’apercevoir un colibri virevoltant au-dessus d’une rivière, ou des vigognes couchées dans l’herbe mouillée. La traversée d’une forêt dense de polypelis, aussi appelés « árboles de papel » à cause de leur écorce multicouche feuilletée, reste l’un des souvenirs les plus féériques de cette étape hors du temps.
C’est ainsi que sous le charme, nous relâchons notre attention et nous engageons par mégarde dans un sentier tracé par des ânes, alors que le véritable chemin passait au-dessus d’une rivière. Les pieds dans l’eau, mais au milieu d’un marécage, nous nous rendons compte de notre erreur, rebroussons chemin et orientons les randonneurs que nous précédions et qui s’apprêtaient à répéter l’histoire.
Après 2h20 de paysages à en couper le souffle, à arpenter le parc, à traverser des ruisseaux et s’être frayées un chemin à travers les arbres, nous arrivons au terme de notre expédition, humide mais – ô combien – unique.
Forêt de Polypelis
Et Cuenca dans tout ça ?
De retour dans la capitale régionale, guide en main, nous nous attelons à la découverte plus approfondie – et diurne cette fois-ci – de la ville. Après avoir eu un bel aperçu extérieur des différentes églises, nous nous baladons le long du Río Tomebamba et profitons du marché 9 de octubre pour compléter notre connaissance des fruits locaux.
C’est l’auberge de jeunesse La Cigale qui nous accueille pour cette nuit, avec des places à partir 7$ (en dortoir et avec salle de bain commune, petit-déjeuner compris). Faisant aussi office de bar et restaurant, nous nous régalons du burger et frites maison.
Iglesia San Alfonso
Mercado 9 de octubre
Ayant prolongé notre séjour jusqu’au lundi suite à notre déconvenue quant au temps de trajet, nous voilà fin prêtes à parachever notre visite – laborieuse mais savoureuse – de la ville. La majestueuse Catedral de la Inmaculada Concepción nous ouvre ses portes, mais celles du musée Manuel Augustín Landivar restent bien fermées (il est conseillé de vérifier les horaires d’ouverture des guides auprès des locaux). Cependant, il est possible de contempler les ruines de Todos Santos depuis l’avenue en contrebas, ce qui en donne déjà une bonne appréciation, le site étant assez modeste.
Enfin, il nous était impossible de partir sans passer par la fabrique Homero Ortega, chapellerie la plus renommée d’Equateur, d’autant plus qu’elle est idéalement située à une rue au nord du terminal terrestre. On peut ainsi visiter le musée qui en retrace l’histoire et permet de suivre la fabrication des chapeaux jusque dans les ateliers ! Nous accédons ensuite à la boutique, qui présente une multitude de panamas de styles différents, de même que leurs prix (allant de 30 à plusieurs milliers de dollars pour les chapeaux les plus travaillés et issus de la nouvelle collection).
Catedral de la Inmaculada Concepción
Collection de panama Homero Ortega
C’est un panama sur la tête et de belles images plein les yeux que nous repartons le cœur léger, mais les jambes un peu moins, de cette ville incontournable qu’est Cuenca !
Si vous envisagez de voyager en Equateur prochainement, n’hésitez pas à passer nous voir dans les communautés de Calpi, près de Riobamba, elles représentent un point de départ idéal pour se rendre au Chimborazo, à l’Altar, à Riobamba ou encore au marché traditionnel de Guamote.
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